L’homme la regardait, silencieux, se demandant si, oui ou non, le Seigneur avait fait réussir son voyage.

 Livre de la Genèse 24, 21

 J’ai déjà fait parler Apollinaire et Victor Hugo du Christ et de saint Joseph… Aujourd’hui, je laisse la parole à un invité non moins surprenant : le philosophe athée Jean-Paul Sartre ! Comment Sartre en est-il venu à écrire sur Joseph ?

Grâce à des prêtres, dans un camp de prisonniers, en Allemagne, en 1940, qui lui ont demandé une méditation pour le réveillon de Noël. Or, en contemplant la crèche, le philosophe réserve la part belle à saint Joseph, malgré la difficulté de la chose : « Joseph ? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. »

Mais il ne s’arrête pas là : « Il adore et il est heureux d’adorer. Il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu. Combien déjà elle est du côté de Dieu. »

Ainsi Joseph contemple, il est spectateur d’une beauté qui lui échappe, mais dont il est si proche. « Car Dieu est venu dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté, et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera d’apprendre à accepter. Joseph ne sait que dire de lui-même : il adore et il est heureux d’adorer. »

Sartre fait donc de Joseph un adorateur ébloui, un père qui voit seulement, mais clairement, que sa famille, femme et enfant, appartient tout entière à Dieu. Sartre a compris que Joseph était le « chaste époux », celui qui est uni à sa famille dans la foi et le ravissement.

Dans cet « incendie de clarté », contemplons, nous aussi, cette famille pleine de grâce, et soyons enfin éblouis, ravis de la crèche !

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