L’Église nous donne, en ce 4e dimanche de l’avent, de contempler Joseph, appelé à accueillir l’enfant que porte Marie.

À vue humaine, Joseph est dans une impasse… Matthieu nous dit que Marie, promise à Joseph, est enceinte par l’action de l’Esprit saint. Pour l’auditeur de l’Écriture que nous sommes, l’enfant est à la fois pleinement homme et engendré de Dieu, le Verbe fait chair. Mais ce que voit Joseph, c’est la situation d’adultère de Marie. Joseph est un homme juste, nous dit Matthieu, c’est-à-dire ajusté à la foi juive, à la Loi de Moïse. Mais il connaît aussi l’appel de Dieu à la miséricorde et ne souhaite pas condamner Marie à une lapidation certaine en la dénonçant publiquement… Certes, il refuse d’assumer une paternité qui n’est pas la sienne. Alors, il forme le projet de la répudier, mais en secret. Joseph est déchiré par un conflit, entre la Loi et la miséricorde. Il y a une impasse, une contradiction insoluble !

C’est alors que la justice de Dieu dépasse celle de Joseph. Et c’est une Annonciation que Joseph est alors amené à vivre, à la suite de Marie. Ici, c’est en songe que Joseph accueille la parole de l’ange du Seigneur : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. »

Dieu s’est fait homme pour aimer et sauver l’humanité blessée par le péché. Mais cette Annonciation est aussi une mission : pour Joseph, c’est celle de donner son nom à l’enfant et par là, de l’accueillir dans sa maison, la lignée de David par laquelle nous viendra le salut de Dieu. « Tu lui donneras le nom de Jésus. » Le nom de Jésus porte plus qu’une simple inscription dans l’histoire de l’Alliance mais le grand mystère du salut. Ce nom veut dire : le Seigneur sauve. Voilà comment Joseph, lui, l’homme juste, est appelé à changer totalement son regard sur la justice. La justice de Dieu, celle qui nous est offerte, c’est d’accueillir cet enfant comme celui qui nous donne le pardon de Dieu et de manifester cet amour en nous aimant les uns les autres. Une Bonne Nouvelle pour tous !