Tu as blessé mon cœur, ma sœur fiancée.
Tu as blessé mon cœur, d’un seul de tes regards, d’un seul anneau de ton collier.

Cantique des cantiques 4, 9

Dans la tradition de l’Église, on a souvent aimé voir dans certains écrits païens d’avant Jésus-Christ des inspirations divines authentiques. Aujourd’hui, je vous propose de voir une inspiration concernant saint Joseph chez un poète du XXe siècle, Apollinaire, lui qui n’hésitait pas, en 1913, à écrire : « Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme. »

Alors faisons cet honneur au « plus moderne des poètes », dans son poème peu connu, « Ô mon cœur ». Et si c’était saint Joseph en personne qui y parlait ? Un Joseph tourmenté, qui se croit trahi par Marie puisqu’elle est enceinte d’un autre…

Ô mon cœur j’ai connu la triste et belle joie
  D’être trahi d’amour et de l’aimer encore

Saint Joseph, patron des « amoureux déçus mais joyeux » ? Plein d’amour, il songeait en effet à disparaître de la vie de Marie, ayant fait le deuil de leur union, et ce, sans faire de reproche :

Rien n’a dit ma douleur à la belle qui dort,
malgré ses rêves de famille envolés :
Sans pleurer j’ai vu fuir mes rêves en déroute
 
Mes rêves aux yeux doux au visage poupin,
et malgré peut-être sa colère :
J’ai promené ma rage en les soirs blancs et froids.
Mais enfin vint cette nuit où l’archange lui parla en rêve, et raffermit son cœur :
Pour consoler ma gloire un vent a dit Écoute
   
Élève-toi toujours Ils te montrent la route
 
Les squelettes de doigts terminant les sapins.

Sur ces derniers mots étranges, le charpentier est invité à s’«élever ». Chers retraitants, élevez-vous toujours ! Suivez Joseph et Marie qui nous montrent la route, vers cet arbre, sapin de Noël et bois de la croix, qui est le plus sûr chemin vers le cœur de Dieu. 

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